Un D.N.B à revaloriser ou/et un niveau général à rehausser ?
L’ancêtre du diplôme national du brevet (DNB), appelé aussi brevet des collèges, a été mis en place en 1947 ; le Brevet d'études du premier cycle du second degré (BEPC) permettait notamment l'accès à la classe de seconde de l'enseignement long. De nombreuses réformes successives ont généré un diplôme avec deux séries (professionnelle et générale) mais considéré sans valeur par les parents et le système économique. Selon les sondages, les enseignants et l’administration tiennent à cette étapz.
50% de la note est actuellement obtenue au cours de ce que l’on nomme « contrôle continu », des tests en classe à la discrétion de l’enseignant et 50% à l’occasion de l’épreuve finale vers juillet.
Plusieurs fois contesté, il a été attaqué de front en 2023, alors qu’il était ministre de l’Education nationale(juillet 2023- 9 janvier 2024) , puis premier ministre par Gabriel Attal, chef de file de ce qui était alors la majorité présidentielle de Macron, avant la dissolution et les déroutes des élections législatives. Gabriel Attal déclarait alors que letaux de réussite du brevet des collèges 2024 - organisé les 1er et 2 juillet - allait "baisser de manière importante". "On sort d'une époque où, progressivement, on s'est mis à cacher le véritable niveau des élèves au moment des examens", avec une "pratique" visant à "atteindre un certain niveau de réussite au brevet" en gonflant "artificiellement les notes des élèves".
Des consignes étaient données pour une plus grande rigueur dans la correction. Les résultats furent conformes aux attentes du premier ministre: le taux de réussite de la série générale tombait à 86,8 % (- 3,5 par rapport à juin 2023) et à 75,1% en série professionnelle ( -3 ). Le ministère Attal avait auparavant inscrit une réforme pour l'année suivante, rendant obligatoire l'obtention de ce diplôme pour entrer au lycée. Anne Genetet, nommée au poste, dans le gouvernement de coalition droite-macroniste, du même parti que Gabriel Attal, a confirmé la réforme, avec une échéance différée en 2027. Le discours tenu est identique. "L'idée, c'est d'avoir un vrai diplôme. Un diplôme avec la vérité des notes. Il n'y a plus de correctif académique, d'Académie qui va gonfler artificiellement les notes. Au bout du compte, on a quelque chose que je veux être motivant pour les élèves. Qu'ils se disent 'j'ai envie de le réussir'", justifie Anne Genetet. Un élève recalé sera dirigé vers une formation professionnelle, soit vers une prépa seconde au lycée, deux ans pour une seconde (25 000 élèves à terme). Larépartition va changer dès 2025, 60% pour l'épreuve finale 40 % pour le contrôle continu. Anne Beloubet, ministre de l'Education du gouv ernement Attal, ancienne rectrice et plus avertie du monde de l'éducation, avait insisté sur le fait que le but à atteindre n'était pas la qualité du diplôme, mais bien la hausse générale du niveau. Dans quelle mesure rendre obligatoire l’obtention du brevet va-t-il contribuer à hausser ce niveau ? Deux exemples à l’étranger
Royaume Uni
Le General Certificate of Secondary Education (GCSE), introduit en 1988, est un examen passé en Year 11 (seconde, 16 ans habituellement. Il s’agit d’un véritable test sélectif puisqu’en 2024, 32,4% des étudiants n’ont pas réussi à atteindre le niveau plancher d’obtention (C4 ou plus). Car il y a une notation échelonnée jusqu’au grade A, hiérarchisation qui sert ultérieurement avec les résultats du bac ( le GCE A Level,year 13) pour l’orientation ultérieure en université. Un A-level est un sésame pour rentrer à l’université. Des B-level sont requis pour poursuivre des études techniques et professionnalisantes comme celles du BTECs (Business and Technology Education Council qui est d’enseignement public avec diplômes nationaux) l’apprentissage. Le GCSE comporte huit matières, anglais expression écrite et orale, anglais littérature, mathematiques, trois disciplines scientifiques (à choisir entre physique, chipie, biologie et informatique), géographie ou histoire, épreuve de langues ancienne ou moderne. Les modalités peuvent varier d’un pays à un autre, mais l’Angleterre et le pays de Galles ont choisi l’épreuve finale, anonyme avec jury extérieur .[3Est-ce que ce tri scolaire qui est aussi social (le Royaume uni a mis en place de systèmes compensatoires d’équité, genre égalité des chances) fait-il progresser le niveau avec la stimulation de la compétition ?
Certaines études suggèrent que les examens standardisés peuvent encourager les élèves à travailler plus dur et à atteindre des niveaux plus élevés de performance académique. Par exemple, ils peuvent inciter les écoles à améliorer la qualité de l'enseignement et à offrir des programmes de soutien supplémentaires pour aider les élèves à réussir. Cependant, d'autres recherches montrent que la pression excessive des examens peut avoir des effets négatifs sur la santé mentale des élèves, notamment en augmentant le stress et l'anxiété. De plus, certains critiques estiment que les examens standardisés ne mesurent pas toujours efficacement les compétences et les connaissances des élèves, et peuvent négliger des aspects importants de l'apprentissage, tels que la créativité et la pensée critique.
Sur un plan d'étude sociologique, un rapport (Tahir, 2022, The Institute for Fiscal Studies, graphe 4) affirme que le système éducatif britannique dont le GSCE « préserve les inégalités ». "Quoique le pourcentage total d'élèves atteignant les standards demandés par le GCSE ait augmenté au fil des ans, les enfants des familles aisées ont entre 27 et 28% de chances suppléme,taires d'y parvenir"
Le GCSE est passé en classe de seconde, donc un an après l'évaluation internationale PISA (habituellement, jeunes de 15 ans habituellement en 3e ou K9 dans le système anglo-saxon). Pourtant, les résultats obtenus par le Royaume Uni peuvent être d'un certain intérêt. (cf graphiques 1 2 3 5)
Chine continentale et Taiwan
Le Zhongkao (Senior High School Entrance Examination) est passé par des élèves de 14-15 ans. C'est un concours parfois au niveau provincial. Chinois, maths, anglais, physique, chimie, histoire et géographie sont les matières en lice. Une moyenne générale pour chaque élève est établie, ainsi qu'un classement déterminant pour l'orientation en lycée qui sont souvent des internats réglant ainsi le problème des distances
Taiwan s'appuie sur un système assez similaire, nommé General Scholastic Ability Test. C'est un concours très compétitif, une étape importante de la scolarité, qui ouvrira les portes des meilleurs lycées à ceux qui obtiennent de bonnes notes et ensuite aux meilleures universités. Un cadre adapté est mis en place avec des cours renforcés, parfois en groupes restreints et sur annales des années précédentes, nombreuses épreuves blanches, une préparation mentale visant concentration et relaxation. Les parents embauchent souvent des tuteurs pour compléter la préparation officielle. Ceux qui échouent poursuivent leurs études si leur GSAT est suffisant dans des écoles dites vocational high schools préparant à des métiers spécifiques dits "passion" en France. Les autres devront terminer dans des formations professionnelles débouchant sur des salaires bas.
La Chine continentale ne participe pas aux épreuves PISA. Le score maths de Taiwan a été 513 meilleur score derrière Hong Kong 535;
LEGENDES graphiques: résultats PISA & UK? é France, 3 OCDE moyenne - Graphique 4: écarts entre élèves "pauvres" (dont les familles ont éligibles au dispositif FSM (repas gratuits) et les autres. BÄTONS 5 GCSE (Source auteur Tahir
CONCLUSIONS
- Rendre obligatoire l'obtention du brevet pour entrer au lycée, promouvoir une plus grande rigueur et exugence dans la correnction rendra une partie,de son lustre au DNB, mais ne rehaussera pas forcément le niveau. Stimuler la motivation des élèves par l'obtention de mentions pouvant entraîner attibution de bourses a déjà tenté avec un succès limité à quelques unités. Le sucFacès de cette opération passe clairement par l'in jection massive de moyens. Et ce dans un cadre budgétaire restreint pour plusieurs années et dont les améliorations proposées pour le budget 2025 dépendent du feu vert de l'Assemblée, comme le rappeliat la ministre
- Avec une enveloppe dont on souhaie qu'elle soit mieux remplie le plus tôt possible, faut-il concentrer la plus grande partie sur la 4e, échelon en souffrance ou en 3e ?
- La question qui fache. Faut-il instiller davantage d'élitisme, toujours dans un cadre budgétaire restreint, pour "donner plus à ceux qui ont plus" en termes de potentiel académique ou rester dans cette politique commune à plusieurs pays européens, d'équité, donner plus à ceux qui ont le moins. No Child left behind. Personne sur le bord du chemin. La France de la massification, lancée dans les années 80, se heurte à des problèmes de choix. Tocqueville, dans Démocratie en Amérique, rappelait que ce pays n'en avait pas fini avec la Révolution de 1789, en particulier cet idéal d'égalité, jamais atteint.
M.R